Les éleveurs de palmipèdes gras très inquiets face à l’augmentation de leurs coûts de production

Les éleveurs de palmipèdes gras très inquiets face à l’augmentation de leurs coûts de production

Il y a 15 jours la CFA tirait la sonnette d’alarme sur l’augmentation généralisée du coût de l’alimentation pour les volailles, quelle que soit l’espèce.  Après deux années très compliquées (Covid-19, influenza aviaire), les éleveurs de palmipèdes gras sont aujourd’hui parmi les plus inquiets.

La crainte d’une nouvelle crise sanitaire, le renforcement des mesures de biosécurité et l’approche des fêtes, période décisive pour la filière, les conduisent à passer un message clair à l’aval de la filière : si le coût de la matière première aliment en augmentation de 28,3 % sur les 10 premiers mois de 2021 n’est pas répercuté, c’est tout l’équilibre d’une filière déjà fragilisée, qui est remis en question.

La répercussion des hausses de coût de production est vitale

Alors que les éleveurs se remettent petit à petit, les mesures en vigueur pour se protéger d’un nouvel épisode d’influenza se sont renforcées : mise à l’abri obligatoire, baisse des densité, ajustement des plannings, etc…La CFA soutient sans réserve l’ensemble de ces mesures, nécessaires pour se préserver d’une nouvelle crise sanitaire, mais elles ne sont pas sans effets sur les conduites d’élevage et donc sur les coûts de production, notamment les baisses de densité, mais aussi l’utilisation de matériel et bâtiments adaptés.

indice Itavi aliment foie gras

Les prévisions interprofessionnelles font état d’une augmentation des charges structurelles de plus de 17 % en 2021 par rapport à 2020, de même, la hausse du coût du caneton devrait s’établir à + 10 %. Quand on ajoute cela au presque 30 % d’augmentation du coût de l’alimentation pour nos canards, on s’aperçoit qu’il n’y a plus aucunes marges de manœuvre et que sans répercussion de ces surcoûts, nos contrats indexés sont clairement menacés

Benjamin Constant, président de la FN Foie Gras /

2021 : une année sinistrée qu’il faut bien terminer.

Le traumatisme de l’épisode d’influenza aviaire qui a touché la France cette année est encore bien présent dans toutes les têtes. Cette crise intervenait après les importantes perturbations subies en 2020 en raison de la fermeture des débouchés de la restauration due à la crise du Covid-19.

La filière a besoin de retrouver des couleurs et les éleveurs ont besoin de se projeter dans l’avenir. L’augmentation de leurs coûts de production les fragilise pendant une période où justement nous devons retrouver la confiance et le goût dans notre métier, fortement chahuté depuis deux ans. Les distributeurs et la restauration doivent entendre le message des éleveurs de palmipèdes gras et prendre en compte ces hausses de coûts de production.

Jean-Michel Schaeffer, président de la CFA /