Jean-Michel SCHAEFFER
Billet d'humeur
Jean-Michel SCHAEFFER

PAC 23-27 - l'aviculture et la cuniculture doivent avoir leur place dans les Eco-régimes

Les débats sur la prochaine réforme de la PAC battent leur plein ces dernières semaines : trilogues à Bruxelles et négociations autour du Plan Stratégique National en France sont au cœur des enjeux.

Nos productions, depuis la fin des restitutions aux exportations, sont loin d’être d’importantes bénéficiaires des aides de la PAC, cependant, elles doivent pouvoir trouver toute leur place dans les nouveaux dispositifs proposés dans le cadre de cette réforme, en particulier les Eco-Régimes.

Les Eco-Régimes doivent être conçus de façon à participer à la réponse à apporter aux différents enjeux environnementaux et climatiques globaux auxquels l’agriculture française doit faire face. Ils peuvent aussi répondre à des enjeux en matière de bien-être animal et à ce titre, au regard des efforts que nous réalisons et ceux à venir, il semblerait pertinent que les éleveurs de volaille ou de lapin puisse avoir accès à cet outil. Le montant qui sera dédié aux Eco-Régimes n'est pas encore arrêté au niveau européen : entre 20 et 30 % du premier pilier. Cela signifie que 20 à 30 % des aides surfaciques de la PAC devront être réservés aux Eco-Régimes. Sa distribution en France pourrait se faire de manière forfaitaire.

En premier lieu, nous insistons auprès des pouvoirs publics pour que tous les éleveurs doivent pouvoir prétendre à accéder aux Eco-régimes, y compris ceux qui n’ont pas de surfaces, et nos secteurs sont particulièrement concernés. En deuxième lieu nous demandons à ce que les pratiques vertueuses mises en place par les aviculteurs en matière de biodiversité (parcours, etc), d’économie d’énergie, d’énergie renouvelable ou de bien-être animal puisse faire partie intégrante des futurs Eco-Régimes. Nos derniers échanges avec le ministère de l'Agriculture laissent entrevoir une prise en en compte d’un certain nombre de pratiques notamment concernant les parcours ou la production d’énergies renouvelables. De même, il est essentiel que les démarches de certification, comme HVE, reconnues comme de potentiels Eco-Régimes demain, doivent davantage intégrer nos spécificités. Nous espérons que cela sera confirmé. Nous avons fait des propositions depuis un an avec notre grille de bonification "volaille/lapin" sur laquelle nous n’avons pas encore eu de réponse concrète de la part du ministère.

Il ne s’agit pas, pour nous, de vouloir complexifier un débat qui l’est déjà beaucoup (l’enjeu sous-jacent à ces questions est bien entendu la (re)distribution des aides de la PAC), mais bien de faire en sorte que l’accès aux Eco-régimes se raisonne à l’échelle du système et non d’une seule production. En effet, dans le cas d'une exploitation polyculture-élevage, il nous parait essentiel que l'agriculteur puisse valoriser ses pratiques sur son atelier d'élevage pour obtenir l'Eco-régime, et pas seulement ses pratiques vertueuses sur ses cultures.
Enfin, les Eco-Régimes ne sont pas le seul outil qui doit capter notre attention ; les programmes opérationnels sont également des dispositifs pertinents pour nos filières organisées. Combinés avec un renforcement des PCAE à destination de nos élevages peut s'avérer être payant pour optimiser l'accompagnement de nos élevages dans leurs transitions et leur modernisation.