Influenza aviaire : la CFA et la FN Foie Gras attendent des annonces qui sécuriseront l’avenir de l’élevage et des éleveurs

Influenza aviaire : la CFA et la FN Foie Gras attendent des annonces qui sécuriseront l’avenir de l’élevage et des éleveurs

Le ministre de l’Agriculture réunit l’ensemble de la profession avicole mardi soir afin de présenter la feuille de route pour relancer la production de façon sécurisée et les dispositifs d’indemnisation pour les éleveurs ayant subi des pertes économiques.

La feuille de route est issue de plusieurs mois de travaux auxquels la CFA et la FN Foie Gras ont participé activement. Pour sécuriser l’avenir de la filière, la CFA et la FN Foie Gras attendent de la part du ministre un plan d’indemnisation ambitieux pour les éleveurs touchés, que ces derniers soient en zone réglementée ou en zone indemne. Mais ces indemnisations ne seront efficaces que si le ministre les accompagne d’annonces encore plus ambitieuses en matière de règles de production et de biosécurité. Il en va de la sauvegarde de l’économie de tout un territoire et de plusieurs filières.

Pour sauvegarder notre modèle d’élevage, les éleveurs doivent être en capacité de protéger leurs animaux quand le niveau de risque augmente

La CFA et la FN Foie Gras le répètent depuis des mois :  l’élevage en plein air est dans les gènes de la filière foie gras, il n’est pas question de le remettre en cause, au contraire, si l’on veut préserver nos territoires, notre savoir-faire, si l’on veut préserver cet élevage en plein-air qui fait notre fierté, il faut à tout prix que les éleveurs soient en capacité de mettre leurs animaux à l’abri lorsqu’il y a une élévation du niveau de risque.

Mettre à l’abri ses animaux pour les protéger d’un risque extérieur, notamment des virus d’influenza aviaire hautement pathogènes, c’est du bon sens. Tous les éleveurs doivent se sentir concernés. Les crises comme nous venons de vivre doivent nous faire dépasser les frontières de nos élevages, de nos départements, de nos régions, de nos filières ; tous les acteurs ont leur rôle à jouer pour limiter la circulation du virus. La mise à l’abri des animaux en cas d’élévation de risque, prônée par les scientifiques, est une mesure parmi d’autres mais qui est aujourd’hui instrumentalisée par certains pour faire de la surenchère syndicale.

Benjamin Constant / Président de la Fédération Nationale du Foie Gras

Des épisodes d’influenza aviaire comme celui que la France a traversé ces derniers mois a eu des impacts bien au-delà de la filière palmipèdes gras du Sud-Ouest : c’est tout l’export avicole français qui a été pénalisé (aussi bien génétique qu’agroalimentaire) mais aussi des secteurs entiers des filières volailles de chair, œufs et gibier.

Le ministre de l’Agriculture doit, mardi, être ferme : en cas de passage en risque élevé, tous les éleveurs doivent être en capacité de mettre à l’abri leurs animaux quel que soit la taille de leur élevage et leur mode de production.

Jean-Michel Schaeffer / Président de la CFA

Les éleveurs dans les situations les plus compliquées devront être accompagnés pour répondre à cet enjeu : cela passera par des soutiens financiers mais aussi par des plannings de production et des densités d’animaux mieux adaptés au risque « influenza ».

Le plan d’indemnisation des éleveurs doit être à la hauteur

La CFA et la FN Foie Gras ont rappelé à plusieurs reprises au ministre de l’Agriculture la nécessité de n’oublier personne dans le plan d’indemnisation qui va être défini. Les annonces du début de l’année étaient plutôt encourageantes, et certaines de nos demandes, notamment sur le cas particulier des éleveurs ayant détruit ou dévaloriser des œufs de consommation, ont été semble-t-il entendues. Pourtant, malgré nos alertes, le ministère ne donne pas de réponse quant au soutien à destination des éleveurs ayant subi des pertes (un peu plus de 1 millions d’€) en dehors de la zone réglementée ou ayant dû stocker et détruire de l’aliment. Certains éleveurs, qui transforment sur la ferme via une SARL, sont également exclus du dispositif pour l’instant. La CFA et la FN Foie Gras attendent des annonces concrètes de la part du ministre sur ces questions.